« Choquante », « culture du viol décomplexée » : la banderole sexiste d’étudiants en médecine de Tours fait réagir à la fac

« Franchement, je n’ai pas les mots, c’est choquant ». Inscrite en première année de médecine, Alexane découvre tout juste la photo de la banderole que des étudiants de l’université de Tours ont déployé lors d’une soirée, la semaine dernière. Une banderole en forme de dessin, représentant une femme nue, inconsciente et plongée dans un énorme verre de cocktail, alors qu’un pénis éjacule au-dessus d’elle. Tout en bas, l’inscription « GHBites » est écrite, en référence au GHB, surnommé « la drogue du violeur ».

« Ça ma saoule, parce qu’il y a des avancées féministes, mais, une fois encore, on essaye de les remettre en cause et d’hypersexualiser la femme », poursuit Alexane. Son amie, Anaë, acquiesce : « je trouve ça honteux. On dénigre la gente féminine. Ce type de banderole, ça ne devrait pas exister, ça ne devrait pas être imprimée. » Un peu plus loin une autre étudiante, sur le chemin du restaurant universitaire, déplore quant à elle « une culture du viol décomplexée ».

La banderole a été déployée lors d'une soirée étudiante, le long des quais de Loire.
La banderole a été déployée lors d’une soirée étudiante, le long des quais de Loire.Capture d’écran Instagram

« Il faut connaître un peu l’histoire des carabins »

Cette soirée, les trois jeunes femmes n’y sont pas allées car elle était réservée aux promotions plus anciennes. Il s’agissait d’une soirée d’intégration, organisée par les étudiants en troisième année de médecine pour ceux de deuxième année« dans l’unique but de se rencontrer et de créer des affinités », nous dit-on du côté de la fac. Comme le veut la coutume, les aînés s’étaient réunis en équipes. Chacune d’elles tenait une banderole, censée représenter son identité, pour que les cadets se dirigent dans celle qui leur correspondait le mieux.

Or, dans bien des cas, on y voit des dessins à caractère sexuel. À l’image de ces fresques sexistes ou pornographiques, longtemps présentes en salles de garde d’hôpitaux. Et qui, sur ordre du ministère, sont censées avoir été enlevées depuis le 1er janvier 2024, après une polémique à Toulouse. Anna*, en troisième année de médecine, assure qu’il s’agit d’une « tradition », mais elle ne cherche pas à justifier ce qu’il s’est passé. « Il faut connaître un peu l’histoire des carabins. Les carabins, c’étaient ceux qui enterraient les gens atteints de la peste. Pour relativiser et sortir de toute cette horreur, ils se lâchaient un peu et riaient du sexe et de la mort. Aujourd’hui, ça se perpétue. Mais forcément, il y a des choses qui passent et d’autres moins. Là, je ne suis pas sûre que le message véhiculé soit pertinent. » Anna fait notamment référence au contexte dans lequel cette banderole a été déployée. Nous sommes en plein procès des viols de Mazan et à peine six mois après la condamnation d’un ex-interne de Tours pour agressions sexuelles sur des étudiantes.

Un signalement effectué à la procureure de la République de Tours

Quelques élèves ayant participé à la soirée d’intégration n’ont pas souhaité nous répondre, renvoyant systématiquement vers le représentant des étudiants à la fac de médecine. Il « condamne » ce qu’il s’est passé, mais ne veut pas que son nom soit cité. « Je pense que les étudiants qui ont fait cette banderole n’avaient aucune intention de choquer, assure-t-il. Je pense qu’ils ne se rendaient pas compte de ce qu’ils faisaient. Mais ce n’est pas pour autant que ce qu’ils ont fait est sans conséquence. Dès que ces événements-là ont été remontés aux élus du bureau, à l’université, ou à la faculté, tout a été pris au sérieux. » Un signalement a bien été effectué par l’université au parquet de Tours. La procureure de la République, Catherine Sorita-Minard, indique, ce vendredi 27 septembre, qu’il « est en cours d’analyse ».

L’étudiant référent affirme enfin que la lutte contre les violences sexuelles et sexistes est une priorité du bureau de la fac de médecine. « Le bureau des élèves forme des gens pour accueillir la parole des victimes. Nous, on donne tout ce qu’on peut pour la prévention. On signale auprès de l’université, on signale auprès de la faculté. Mais on n’est ni la justice, ni la commission disciplinaire. »

*Prénom modifié par souci d’anonymat, à la demande de la personne

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