« Ça se voit que tu n’attends que ça qu’on vienne te sauter ! », a lancé, vendredi dernier, un homme de 57 ans à une policière de Castelsarrasin, en Tarn-et-Garonne. Ce mardi, il a été condamné par le tribunal correctionnel de Montauban.
Vendredi dernier, il est près de 22 heures lorsque les policiers de Castelsarrasin sont appelés dans une résidence de la commune. Ce n’est que la 28e fois en 2 ans qu’ils interviennent au domicile de ce quinquagénaire que ses voisins ont, cette fois, aperçu sur son balcon « nu comme un ver ». Il urine puis se touche le sexe en insultant de « pédés » les deux requérants. Sur place, les forces de l’ordre le somment de sortir de chez lui. L’homme, massivement alcoolisé, ne se rhabille pas pour autant. Pire, il tripote allègrement son pénis, soit en se masturbant, soit en le faisant tourner. Face à la seule policière de la patrouille, il lance : « La miss, vient par là ! Ça se voit que tu n’attends que ça qu’on vienne te sauter. Viens me border ! » La jeune femme est âgée d’une petite vingtaine d’années, tout au plus.
Pour autant, peut-être en raison d’une autre urgence, l’exhibitionniste n’a pas pu être interpellé sur le coup. C’est chose faite ce dimanche 4 août alors qu’il circulait à vélo à Castelsarrasin. Il faut dire qu’avec 11 mentions au casier, dont 5 en lien avec des outrages, rébellions ou violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique (PDAP), on le soupçonne de nourrir une certaine aversion pour les forces de l’ordre.
« Je suis pudique »
Après un passage à Beausoleil, il a comparu ce mardi devant le tribunal correctionnel de Montauban. « Je suis très pudique. Mais en effet, j’étais très alcoolisé et ça a explosé dans ma tête. Mille excuses à la policière ! J’ai vraiment honte alors que je suis bon, gentil et pas rancunier », explique-t-il à la cour. « Il ne manquerait plus que ça ! », s’étouffe la présidente qui sait pertinemment que ce mercredi 7 août, le prévenu devait faire l’objet d’une détention électronique à son domicile suite à une condamnation de 18 mois de prison prononcée le 7 mai 2024 pour des faits de violences, outrages, rébellion et menaces de mort… À l’encontre de policiers castelsarrasinois. « L’alcool est en train de détruire votre existence et celle des autres ! », persiste la présidente qui s’interroge sur l’efficacité de son suivi médical.
« Voilà à quoi on peut être confronté lorsqu’on se lève le matin et que l’on endosse son uniforme. Combien de temps ces propos, ces gestes vont-ils laisser de traces chez cette jeune fonctionnaire de police ? C’est un comportement extrêmement humiliant et dégradant », regrette Me Diane Payrou, en partie civile.
« En mai, il nous a servi le même discours ! Et fin juillet, une voisine qui n’a pas porté plainte a signalé des faits similaires d’exhibition sexuelle. Cette fois, il a même fait l’hélicoptère avec son sexe ! », déplore la procureure. En n’oubliant pas de rappeler que l’expert psychiatre estime que le quinquagénaire peut être « dangereux » lorsqu’il est alcoolisé. Elle requiert 12 mois de prison avec mandat de dépôt et la révocation de 4 mois de sursis probatoire.
Pour Me Caroline Cherel, la chronologie des événements est à discuter. « Initialement, il était dans son domicile et il sort parce qu’il est apostrophé par la police. Cela pose une difficulté car il était totalement inconscient », plaide l’avocate de la défense en sollicitant une relaxe.
Cet homme de 57 ans est condamné à 11 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. En outre, il est inéligible pendant 3 ans et doit indemniser sa jeune victime.
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